Le président Barroso demande aux Etats européens d'accélerer les dernières négociations pour aboutir à l'entrée de la Croatie dans l'Union. En un an, le pays a concentré tous ses efforts sur les critères d'adhésion.
L'Union européenne pourrait, avec la Croatie, rassembler 28 Etats au 1er juillet 2013. Un souhaitexprimé par le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso vendredi 10 juin.
Le président croate, Ivo Josipovic, avait déjà vendu la mèchela veille, en déclarant lors d'une interview accordée à l'AFP que le pays s'apprétait à vivre, "un grand jour, car il ouvre une nouvelle page de notre histoire".
La Croatie deviendrait le deuxième pays issu de l'ex-Yougoslavie à rejoindre l'UE, après la Slovénie, entrée en 2004.
En visite à Zagreb en avril dernier le président Barroso dit avoir constaté les efforts du gouvernement de Jandraka Kosor pour respecter les critères d'adhésion. "Je félicite la volonté politique du gouvernement, a t-il déclaré dans son communiqué de presse. Et j'appelle les Etats à clôturer rapidement les quatre chapitres encore à l'étude sur cette candidature".
Justice
Depuis 2005, l'adhésion croate est sur la table des négociations européennes. Son entrée était d'abord attendue en 2007 en même temps que celles de la Roumanie et de la Bulgarie. Les failles dans l'intégrité et la transparence de son système judicaire avaient alors retardé le processus.
Conciente de ce problème, la Croatie a engagé depuis 2009 une vaste réforme de son système judiciaire. Le moment fort de cette volonté de changement reste la démission forcée de l'ancien premier ministre, Ivo Sanader, accusé de corruption. Il est aujourd'hui en attente d'extradition par l'Autriche et son procès aura sans doute valeur de test sur la volonté du gouvernement d'assainir sa classe politique."La Croatie continuera ses réformes", a assuré le président Croate après les déclarations de Bruxelles.
"Le pari était de taille et je ne pensais pas que la Croatie y parviendrait aussi rapidement", a reconnu la commissaire européenne à la Justice, Viviane Redding. "En l'espace d'un an, ils ont totalement réformé leur espace judiciaire", a t-elle ajouté.
Suivi
Mais la partie n'est pas encore gagnée.
La France, suivie par l'Allemagne et les Pays-Bas, a proposé la création d'un "dispositif de suivi" confié à la Commission européenne. Il permettrait de s'assurer que la Croatie continue de respecter ses engagements, depuis le bouclage des pourparlers jusqu'à la ratification du traité.
Si le suivi s'avérait décevant, Bruxelles pourrait lancer des avertissements, geler certaines aides, voir reporter l'entrée du pays sur avis conforme des Vingt-Sept. "L'objectif n'est pas de retarder l'adhésion, mais au contraire de la faciliter sur la base d'un processus sérieux et solide", a cependant assuré Laurent Wauquiez ministre français des Affaires européennes au Figaro.
Le traité d'adhésion pourrait être signé dès l'automne et nécessitera ensuite une ratification par chacun des Etats de l'Union européenne. En France, un vote du Parlement ou un référendum pourront valider l'entrée de ce nouveau pays dans l'UE. En Croatie, un référendum aura lieu.
(Source : euractiv.fr).