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jeudi, 01 juillet 2010

Discours de Daniel Dubois, Président du groupe du Centre et des non-inscrits, lundi dernier au Conseil Général de la Somme

Monsieur le Président,

Mes Chers Collègues,

 

Daniel Dubois.jpgJe voudrais tout d’abord accueillir comme il se doit, notre nouvelle collègue, Brigitte Fouré.

 

Elue conseillère générale du canton d’Amiens Sud Est il y a 15 jours, la voici à nos côtés.

Nous sommes tous heureux de la compter parmi nous.

Nous sommes sûrs qu’elle saura mettre à profit ses compétences et son expérience pour le bien du département et des habitants de son canton.

 

Sur les bancs de cette assemblée, nous partageons, monsieur le président,  avec plaisir sa victoire face à votre candidat. Sa victoire, c’est celle de la proximité et des engagements concrets. Sa victoire, c’est celle de la politique locale, au sens noble du terme. C’est aussi celle du rassemblement au service des habitants.

 

Sa victoire, c’est aussi celle sur la municipalité d’Amiens qui, depuis 2 ans, poursuit ses réflexions philosophiques et ses grands débats, tout en étant incapable de résoudre les problèmes quotidiens des Amiénois.

 

Sa victoire, c’est aussi celle sur l’exécutif de la région Picardie qui, ayant à peine digéré se victoire de mars, s’est employée quelques jours plus tard à renier sa parole au mépris de ses électeurs en faisant des coupes sombres dans ses actions en faveur de la création d’emplois, de la culture, des énergies renouvelables, que sais-je encore car la liste n’est pas close.

 

 

Sa victoire nous encourage à poursuivre dans la voie que nous nous sommes tracée :

-         La voie d’une opposition constructive et vigilante.

-         La voie d’une assemblée qui travaille sur les dossiers départementaux, sans confusion possible avec les débats fomentés par le siège du parti socialiste et que l’on retrouve sous forme de « motions » à chaque réunion de notre assemblée.

 

A propos des dossiers départementaux, vous nous réunissez cette semaine pour étudier 48 rapports de plus 400 pages sans compter les annexes.

 

Ce nombre pourrait impressionner notre nouvelle collègue ! Qu’elle se rassure, il n’y a pas grand chose dans ce budget supplémentaire si ce n’est des ajustements budgétaires et quelques grandes promesses non financées.

 

C’est un budget supplémentaire inodore et incolore !

 

Certes il y a 3 schémas et non des moindres.

Je ne sais pas, mes chers collègues, si vous avez lu dans le détail les schémas de l’enfance et du handicap. Le travail de diagnostic est indéniable même si quelques erreurs se sont glissées ici et là. Mais, regardez bien les propositions d’actions. Ah oui, on va faire ci, on va faire ça ! Moi, je reste concret et je me pose la question suivante : on va faire comment ? Il n’y a pas un chiffre sur le budget qui doit être mobilisé pour mettre en œuvre ces actions. Vu les difficultés financières que connaît notre collectivité, c’est pourtant une question essentielle !

Je me suis demandé pourquoi cet oubli après des mois et des mois de préparation, de réunions, de communication. Avec mes collègues, nous avons émis plusieurs hypothèses :

-          Soit vous savez ce que cela va coûter mais vous n’arrivez pas à faire des choix budgétaires entre différentes priorités. Et c’est de la paralysie !

-          Soit vous savez déjà que vous n’arriverez pas à boucler le budget 2011 et que c’est schémas sont donc illusoires. Et c’est un mensonge par omission.

-          Soit, et je le crois vraiment, vous voulez ranger ces schémas dans un tiroir ou au fond d’une armoire et vite les oublier !

Encore une fois, vous êtes dans le discours, dans l’utopie, pas dans la réalité.

 

Je ne porterai pas la même appréciation sur le schémas des piscines. Là, il y a tout, le diagnostic, les priorités, la programmation et même le financement pour les prochaines années. Néanmoins, nous ne sommes pas d’accord sur le financement, il est injuste et pénalise les petites communes rurales. Il consomme en grande partie la ligne consacrée aux équipements structurants et pénalise ainsi les territoires qui veulent rénover un gymnase, faire une maison pluridisciplinaire de santé, une médiathèque, sans parler des R.P.C. !

 

Et puis, j’ai vu un rapport que je croyais tombé aux oubliettes, celui sur la délégation des aides à la pierre au titre de la politique de l’habitat. A lire votre rapport, monsieur le président, c’est la panacée qui va résoudre la question du logement social.

 

En fait, et je trouve ça cocasse ! Vous demandez à l’Etat de vous déléguer l’une de ses compétences.

 

D’habitude, nous vous entendons critiquer les compétences transférées par la loi. Là, vous voulez en faire plus que ce que la loi nous demande de faire.

 

D’habitude, vous critiquez le manque de ressources transférées par l’Etat. Et là, pas de souci, vous êtes prêt à suivre les décisions du gouvernement en matière d’habitat, à gérer les crédits de l’Etat, selon les zones définies par l’Etat, selon les critères techniques fixés par l’Etat mais sans les agents de l’Etat. En clair, on va augmenter les frais de personnel pour gérer à la place de l’Etat. Et c’est vous, monsieur le président, qui nous le proposez ! J’avais déjà du mal à comprendre votre stratégie pour le département, mais là je ne vous comprends pas du tout.

 

Quand une compétence nous est transférée, notre assemblée a encore un peu de liberté. Mais là, avec cette délégation, nous n’en avons aucune. Et pour 6 ans en plus ! 6 ans pieds et poings liés par les décisions de l’Etat !

 

Et dire, que dans le même temps, vous allez continuer à critiquer le manque de moyens de l’Etat pour le logement social, oubliant au passage de critiquer la Région qui arrête ses interventions dans ce domaine. Certains appellent ça le grand écart, il faut être sacrément souple pour ne pas se faire mal !

 

Ceci étant, dans vos rapports, nous avons deux motifs de satisfaction, ce qui, sommes toutes, est bien peu de choses.

 

La première satisfaction, c’est que vous retenez notre proposition de mettre en œuvre la gratuité de la téléalarme pour les personnes âgées les plus dépendantes. Nous vous l’avons proposée il y a déjà deux ans. Même si vos critères sont un peu restrictifs, nous notons que vous allez dans la bonne direction.

 

La seconde satisfaction, c’est que vous reconnaissez la justesse de nos observations sur les subventions aux associations d’anciens combattants. Vous rétablissez la ligne budgétaire après la baisse brutale lors du budget primitif.

 

Pour le reste, beaucoup d’inquiétudes comme pour le déficit de l’Historial qui se creuse. Beaucoup de choses à améliorer aussi. C’est la raison pour laquelle nous vous avons déposé, dans un esprit constructif, un certain nombre de vœux et amendements. Je laisserai le soin à mes collègues de les défendre.

 

Reste le compte administratif de l’année 2009

 

Pour étudier sereinement tous les chiffres qui caractérisent l’exécution du budget 2009, il est bon de rappeler quelques éléments de cette année là :

-          Une augmentation des impôts de plus de 13% en volume qui a pénalisé le pouvoir d’achat des ménages, une augmentation deux fois supérieure la moyenne des Départements.

-          Une hausse de 37 % des emprunts

-          Une progression des dépenses de fonctionnement de 6%

-          Et un recours accru aux autorisations de programme.

 

Les chiffres de votre compte administratif confirment ces choix que nous avons contestés tout au long de l’année 2009.

 

Et que constate t’on, maintenant que nous avons les chiffres définitifs :

-          Le produit des impôts directs est supérieur de 2 millions 400 mille euros à vos prévisions, hausse des taux incluse. Cela veut dire tout simplement qu’il n’était pas nécessaire de les augmenter autant pour atteindre le produit que vous espériez. Les contribuables apprécieront !

-          L’encours de la dette atteint un nouveau sommet avec près de 288 millions d’euros. Vous avez poursuivi votre politique de recours massif à l’emprunt. Certes, vous stabilisez la dette par habitants mais en utilisant l’artifice de l’allongement de la durée des emprunts. Nous ne sommes pas dupes de la manœuvre ! Ce sont nos enfants et nos petits-enfants qui paieront le prix de vos choix ! C’est une méthode injuste !

-          Et un excédent de 8 millions 650 mille euros, pour partie, fruit de la hausse des impôts et des emprunts ! Ces hausses n’étaient donc pas nécessaires !

-          Un excédent qui aurait pu être meilleur si vous aviez fait quelques efforts pour réduire les dépenses de fonctionnement !

 

Alors quand je lis votre rapport sur l’affectation du résultat, je me dis que vous reconnaissez un peu vos erreurs en matière d’emprunt. 5 millions d’euros consacrés à la réduction de la dette, c’est déjà ça. Cela ne permettra pas de résoudre les prochains problèmes financiers de notre collectivité, mais c’est déjà ça, quelques gouttes d’eau dans un océan d’incertitudes.

 

Pour être complet, il aurait fallu nous dire deux choses importantes :

-          En dépenses nouvelles, combien vont nous coûter la renégociation des emprunts.

-          Et quel sera l’impact sur la charge de la dette de chacune des prochaines années.

 

Et pour être encore plus pertinent, il aurait fallu, monsieur le président, que vous ayez une véritable politique de réduction du recours à l’emprunt, de limitation des autorisations de programme, de renoncement aux déviations hors de prix, …Il aurait fallu aussi, monsieur le président, que vous ayez une volonté de faire mieux sans dépenser toujours plus.

Le compte administratif comme les rapports du budget supplémentaire ne traduisent aucune de ces volontés pourtant essentielles d’un bon gestionnaire conscient que l’argent public se fait de plus en plus rare.

Je ne voudrais pas terminer mon propos sans revenir sur la contribution des communes au service d’incendie et de secours, dont les critères ont fait l’objet de nos débats il y a quelques mois. C’est pourquoi, aujourd’hui, je vous remets solennellement, monsieur le président, les pétitions de plus de la moitié des maires de la Somme, touchés par une hausse injuste de cette contribution, demandant une réunion spéciale d’explication. Pas une réunion dans un canton ou un autre, une réunion de tous les maires de la Somme. J’espère sincèrement que vous, monsieur le président et notre collègue président du SDIS,  entendrez leur demande.

 

Merci de votre écoute attentive.

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