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mercredi, 21 novembre 2012

Ma riposte au maire d'Amiens sur le débat d'orientations budgétaires lors du Conseil municipal du jeudi 15 novembre

logo_amiens.jpgCe débat a pour but de connaître l’état financier de la ville et ses contraintes budgétaires… et nous devons avouer que nous sommes restés sur notre faim en lisant vos documents et en vous écoutant…

1° observation

L’an dernier, vous ne cessiez de stigmatiser les « désengagements de l’Etat ».

Cette année, virage à 180°, vous vous contentez d’écrire, s’agissant de la DGF « en 2011, le gouvernement a confirmé le gel des dotations pour 3 ans. Pour 2012, le gel espéré n’eut pas lieu. L’année 2013 sera la 3° année consécutive de gel des dotations ».

De même l’année dernière vous notiez, très rapidement, que la Dotation de Solidarité et de Cohésion Sociale augmentait.

Cette année vous précisez qu’elle a augmenté de 7% par an ce qui vous permet d’estimer à 10 millions d’euros le montant de cette dotation, soit 8% d’augmentation pour 2013 (un peu optimiste peut-être…).

L’an dernier, nous disions que les dotations d’Etat (DGF+DSU) étaient stables en euros courants (39,31 millions en 2011, 39,62 en 2012). Cette année, nous disons la même chose : 39,62 millions en 2012 ; 39,80 en projection 2013.

Nous vérifierons les chiffres sur le Compte Administratif mais nous, nous ne changeons pas d’avis en fonction du gouvernement…

 2° observation : sur les impôts

Vous notez que les taux de fiscalité sont arrivés à un plafond, notamment pour la taxe sur le foncier bâti et vous dites que vous n’augmenterez pas les taux de la taxe d’habitation et de la taxe foncière : encore heureux !

Mais pouvez-vous affirmer ici ce soir que vous n’augmenterez pas non plus les impôts à la métropole ?

En effet, vous nous avez habitués à être prudents…et nous avons un très mauvais souvenir, et les Amiénois plus encore, de votre promesse de campagne de ne pas augmenter les impôts !!!

En recettes courantes, vous prévoyez + 2,8% par an pour le foncier bâti et +2,5% pour la taxe d’habitation. Mais une telle augmentation ne peut se réaliser à taux constant que si, soit la valeur locative de base augmente, soit le nombre de logements construits se multiplie. Or, au rythme où vous allez, nous avons des doutes sur votre capacité à réaliser l’ambitieux programme de constructions de logements que vous annonciez en début de mandat.

 3° observation : sur les emprunts

Vous prévoyez un taux de 4,5% sur 15 ans, intégrant la dette déjà existante et la dette nouvelle.

Mais actuellement, on est déjà à un taux fixe de 5,14% sur 15 ans, selon vos propres documents… et vous notez à juste titre la « forte raréfaction de l’offre bancaire »…

On peut donc avoir des doutes sur vos estimations…

4° observation : sur les dépenses

-         Sur les dépenses de personnel, vous prévoyez  +3% en 2013 ; +2,5% en 2014 puis +1,5% les années suivantes

Or vous indiquez par ailleurs que ce poste sera augmenté en 2013 et 2014 des agents qui confectionnent les repas, qui seront repris en régie. Vous annoncez en outre la création d’emplois aidés (combien ?).

Enfin on sait que le GVT augmente tous les ans.

Par conséquent, ce poste nous semble sous-évalué par rapport à ce, que vous annoncez…

-         Sur les charges d’exploitation : vous prévoyez une augmentation de 1% par an, soit moins que l’inflation.

Là encore, cette ligne budgétaire est sous-évaluée

-         S’agissant des budgets annexes qui ont recours à une subvention d’équilibre du budget principal, vous écrivez qu’ils « devront dégager dans les trois ans les recettes suffisantes pour que cette subvention disparaisse ». J’imagine que cette phrase n’a pas vocation à s’appliquer au CCAS… mais même pour les autres budgets annexes : comment obtenir ce résultat sans passer par une augmentation massive des tarifs ?

-         Pour les investissements, vous prévoyez de ne les réaliser qu’à concurrence de 70%, en faisant glisser les 30% restant sur l’année suivante…

Et malgré tout cela, vous constatez « une lente érosion des ressources disponibles » ce qui vous amène à prévoir de nouveaux efforts de gestion, dites-vous, sur les recettes, les dépenses de personnel, les fluides et le fonctionnement.
Mais qui fera les efforts ?

Vous nous dites que vous n’allez pas augmenter les impôts locaux, alors comment allez-vous faire ? Vous annoncez que vous voulez faire une politique tarifaire « compatible avec les ressources de nos concitoyens, en privilégiant la tarification proportionnelle aux revenus. Est-ce-que vous nous préparez une hausse massive des tarifs ?


Brigitte Fouré


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