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mercredi, 15 décembre 2010

Les Centristes implosent de bonheur

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En colère contre le remaniement qui, avec deux ministres, ne leur accorde qu’une petite place, les centristes espèrent en profiter pour se rassembler.

 

Je cherche à mettre de la colle et pas de la poudre », martèle le député maire de Drancy Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du Nouveau Centre. Depuis l’annonce du remaniement, les centristes veulent y croire : « C’est un électrochoc qui sonne l’heure de notre refondation », assure le sénateur Jean Arthuis. « Un moment historique », ajoute le député Nouveau Centre Philippe Vigier, proche d’Hervé Morin. Et un de ses collègues d’annoncer : « En démontrant que les centristes n’avaient plus de poids dans le parti majoritaire, le remaniement a recréé le clivage UMP/UDF. Cet épisode va beaucoup contribuer à refonder le centre ! »

Le constat est dressé par tous : en 2002, lors de la constitution de l’UMP, si le président de la République (Chirac) comme celui du parti (Juppé) étaient RPR, le Premier ministre (Raffarin) et le patron des députés (Barrot) venaient de l’UDF. Aujourd’hui, aucun centriste n’occupe ces postes : ils sont trop divisés pour peser. Tous lorgnent donc vers Borloo et ses élus dans l’espoir qu’ils quittent l’UMP, comme l’ancien ministre de l’Ecologie le laisse entendre. « Les trois quarts de ses parlementaires sont prêts à le faire. Si on les ajoute à nos forces, cela en ferait environ 70 », compte un responsable du Nouveau Centre. Au lendemain du remaniement, ils étaient une soixantaine d’ex-UDF à s’être retrouvés autour de Borloo : radicaux valoisiens, centristes de l’UMP, membres du Nouveau Centre, ou électrons libres comme Jean-Louis Bourlanges. Même Jean-Marie Bockel pour la Gauche moderne en était et Dominique Paillé, porte-parole de l’UMP, est passé. La feuille de route est claire : « Nous avons mandaté Jean-Louis Borloo pour organiser la coordination entre les centristes afin de recréer la deuxième jambe de la majorité », détaille la Nouveau Centre Valérie Létard, ex-secrétaire d’Etat à l’Ecologie. Une nouvelle réunion est programmée sous quinze jours.

Tous lorgnent vers Borloo et ses élusdans l’espoir qu’ils quittent l’UMP

Reste encore à en définir les modalités. Déjà, des divergences apparaissent. Surtout sur le départ des radicaux de l’UMP. François Sauvadet, président des députés Nouveau Centre, en fait un préalable : « La première étape, c’est une clarification politique de Borloo. » ­Laurent Hénart, secrétaire général des radicaux, n’en voit pas l’urgence : « Il faut prendre les choses dans le bon ordre : d’abord se coordonner, défendre des positions communes, notamment au Parlement. » Les radicaux discuteront de leur place dans l’UMP lors de la réunion de leurs instances dirigeantes le 24 novembre. La question est loin d’être réglée. Car, comme le souligne le sénateur Jean Arthuis, « derrière la présidentielle, il y a les législatives ». Pas sûr que les députés prennent le risque de quitter l’UMP. « N’oubliez pas que l’on ne peut pas faire confiance à la girouette Borloo », rappelle un centriste. Même si espère un autre : « En sortant du gouvernement, il a enfin montré qu’il pouvait prendre des décisions courageuses. »

Reste aussi le problème du leader : Hervé Morin rêve d’être le rassembleur, mais face à la popularité de Borloo, il est de plus en plus seul, y compris dans son camp : « Ils sont dans une situation ­similaire vis-à-vis du gouvernement, mais différente vis-à-vis de la structure partisane », affirme l’un de ses lieutenants. Les deux ont déjeuné ensemble mardi 16 novembre pour tenter d’aplanir leurs différences. L’heure est au rassemblement. Mais déjà le feu couve… Quant à François Bayrou, fort d’un sondage de l’Ifop pour « France Soir » le donnant « personnalité qui incarne le plus les idées et les valeurs du centre » à 41 % devant Borloo à 24 % et Morin à 9 %, il assure ne pas s’intéresser à ce « panier de crabes » : « Deux éléments créent la confiance en politique : une analyse juste et le courage d’en tirer les conséquences jusqu’au bout. » Quelque chose dont il ne semble pas croire Borloo capable...

 

(Source : Caroline Fontaine - Paris Match).

08:00 Publié dans France, UDI | Lien permanent | Commentaires (0)

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