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vendredi, 12 février 2010

La Grèce sous tutelle : une première dans la zone Euro

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Bruxelles va désormais passer au peigne fin les finances du pays et se réserve un droit d'ingérence dans son pilotage économique

Rigueur et transparence. C'est ce que l'Union européenne réclame à la Grèce à l'avenir. C'est aussi ce qui lui a fait défaut dans le passé. Et c'est surtout l'objectif de sa quasi-mise sous tutelle économique par l'Union. Une grande première dans la zone euro : Bruxelles « surveillera étroitement » les finances grecques, « en liaison avec la Banque centrale européenne » et « en s'appuyant sur l'expertise technique du FMI », d'après la déclaration commune adoptée hier par les leaders européens. Début février, la Grèce a été placée de facto sous tutelle de l'Union. La Commission européenne a approuvé son plan de redressement économique et l'a assorti d' « un système de surveillance intense et quasi permanent », d'après l'expression du commissaire européen chargé des Affaires économiques et monétaires d'alors, Joaquin Almunia. La Grèce doit rendre des comptes à Bruxelles par le biais de rapports mensuels, dont le premier est prévu pour mars. Elle doit « quantifier » et « préciser » les mesures annoncées ainsi qu' « envoyer le calendrier » de leur mise en oeuvre et être prête à prendre immédiatement des mesures supplémentaires si besoin est. « C'est la première fois que des instruments de surveillance économique et budgétaire sont utilisés simultanément et de manière intégrée », reconnaît ainsi la Commission européenne.

Une procédure d'infraction

L'organe communautaire a aussi sévi à l'encontre du suivi statistique de la Grèce, en engageant une procédure d'infraction. « Le principal problème de la Grèce n'est pas son déficit mais le manque de fiabilité de ses statistiques, déjà signalé dans le rapport de la Commission du 8 janvier 2010 » qui épingle de « graves irrégularités » en la matière, estime Frédéric Allemand, maître de conférences à Sciences po.

C'est ce déficit de crédibilité de la Grèce qui explique aujourd'hui la potion amère infligée par l'Union européenne. C'est aussi lui qui doit inviter à une certaine modération face au scénario d'une contagion de la panique à d'autres pays de la zone euro. En effet, le Portugal ou l'Espagne, souvent cités comme maillons faibles potentiels, n'ont pas le même historique de statistiques fantaisistes.

(Source : JESSICA BERTHEREAU ET GABRIEL GRÉSILLON, Les Echos).

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