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vendredi, 20 mars 2009

L'Europe refuse les appels à davantage de relance

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Réunis depuis jeudi à Bruxelles, les dirigeants européens sont sous pression pour renforcer leurs plans de relance

Au premier jour de son sommet de printemps, l'Union européenne s'est retrouvée jeudi sur la défensive face à une crise qui a changé de nature et déborde désormais une régulation financière que les Vingt-Sept conçoivent comme l'urgence absolue.

Les appels se multiplient pour pousser l'Europe à faire davantage pour la relance économique et contre le chômage. La question, d'abord posée depuis Washington par l'Administration Obama, a été relayée jeudi, à leur manière, par les grévistes et les manifestants français. Dans le reste de l'Europe, elle commence à gagner la sphère politique, syndicale et les milieux de l'entreprise.

Le FMI a enfoncé le clou en annonçant pour 2009 une contraction inédite de l'économie mondiale. Les États-Unis (- 2,6 %) s'en sortiraient mieux que la zone euro (- 3,2 %) et que le Japon (- 5,8 %).

À Bruxelles, les responsables européens ont tenté jeudi d'endiguer le débat qui enfle. «Nous sommes allés aussi loin que possible pour remettre l'économie sur les rails», assure jeudi le premier ministre, Mirek Topolanek, au nom de la présidence européenne.

 

Réticence tactique

 

Vu de Prague, c'est d'abord une question de prudence financière, au moment où les trésors publics s'enfoncent dans le rouge. Ce serait aussi une question de confiance politique : «Le moment n'est pas venu d'engager le débat sur un nouveau plan de relance, insiste le président de la Commission, José Manuel Barroso. Il s'agit d'appliquer les décisions déjà prises, et non pas de gesticuler.»

La réticence est finalement tactique : à deux semaines du sommet du G20 à Londres, les dirigeants européens ne veulent pas se laisser détourner de ce qu'ils considèrent comme leur mission. «La première priorité est de bâtir une nouvelle architecture financière globale», affirment Angela Merkel et Nicolas Sarkozy dans un texte commun publié au début de la semaine. Les États-Unis, directement visés par l'insistance européenne, cherchent plutôt à faire porter aux Vingt-Sept une part accrue du fardeau de la relance budgétaire.

Depuis l'automne, la plupart des pays européens ont mis en place des plans de soutien nationaux. José Manuel Barroso chiffrait jeudi la relance à 3,3 % du PIB - ou 400 milliards d'euros - si l'on inclut l'amortisseur que constituent les assurances-chômage et d'autres filets de sécurité sociale, beaucoup plus puissants qu'aux États-Unis. L'effort européen, dit-on à Bruxelles, n'est alors plus très différent des chiffres claironnés outre-Atlantique.

La question de l'efficacité reste néanmoins posée quand la crise s'abat de plein fouet sur l'industrie et enclenche une avalanche de licenciements. Dans l'UE, 672 000 personnes ont perdu leur emploi dans les trois derniers mois de 2008. Quelque 4,5 millions d'Européens devraient connaître le même sort en 2009, prévoit le patronat européen.

«Nous avons besoin d'urgence d'une initiative politique européenne afin d'apporter une réponse européenne à l'effondrement de l'emploi et de l'activité», affirme John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES). «Il faut faire plus, sinon nous risquons d'avoir 25 millions de chômeurs en Europe au début de l'année prochaine», ajoute le président du Parti socialiste européen, le Danois Poul Nyrup Rasmussen.

En attendant, les Vingt-Sept cherchent toujours à s'entendre sur le financement et l'utilisation d'une enveloppe de 5 milliards d'euros qui constituent la part proprement «européenne» du dispositif de relance arrêté à la fin de l'automne. «Les États membres ne sont même pas parvenus à s'entendre sur une dépense qui représente 0,05 % de leur PNB !», relève avec pessimisme Arnaldo Abruzzini, représentant de la Confédération européenne des chambres de commerce.

 

(Source : Le Figaro)

14:53 Publié dans Europe | Lien permanent | Commentaires (0)

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