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vendredi, 28 décembre 2007

VENDREDI EUROPE : La Slovénie, qui prend la Présidence de l'UE, devra gérer l'envoi de la mission européenne au Kosovo

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Au premier semestre 2008, la Slovénie sera le premier des nouveaux Etats membres de l'Union européenne à exercer la présidence de l'UE, avant de céder le flambeau à la France au 1er juillet de la même année. Ce sera le couronnement d'une intégration à marche forcée. En seize ans, ce petit pays de deux millions d'habitants est passé du statut d'obscure province de l'ancienne Yougoslavie à celui de président, pour six mois, d'une vaste collectivité de près de cinq cents millions d'Européens.

 

A Ljubljana, la capitale slovène, Bogdan Benko, directeur général pour les affaires européennes et les relations politiques bilatérales au ministère des affaires étrangères, souligne avec fierté le chemin parcouru. "Nous avons fait un gros travail pour nous intégrer à l'Europe", dit-il. Les autorités slovènes n'ignorent pas les difficultés qui les attendent avec leur présidence. Le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Janez Lenarcic, affirme que la désignation de la Slovénie est "une marque de confiance" de la part des Etats membres, mais qu'elle impose à Ljubljana "de grandes responsabilités".

Avec une modestie affichée, les responsables slovènes insistent sur les nombreuses consultations qui ont précédé leur présidence et qui doivent leur permettre de profiter de l'expérience de leurs prédécesseurs. "Nous avons reçu beaucoup d'avis utiles", précise M. Lenarcic.

La Slovénie a d'abord coopéré avec les deux pays qui l'ont précédée, l'Allemagne et le Portugal. Le "trio" a élaboré un programme de dix-huit mois, dont la dernière partie constitue l'agenda de la présidence slovène. Ljubljana a établi aussi des contacts intensifs avec la France, qui lui succédera en juillet 2008 et qui lui apporte son aide en assurant la représentation de l'Union dans cent dix pays où la Slovénie n'est pas représentée.

Des divers dossiers que devra traiter la présidence, le plus délicat est celui du Kosovo. "Imaginez que la guerre éclate au Kosovo et qu'en même temps la crise s'aggrave en Iran et au Proche-Orient, ce serait pour nous le scénario noir", souligne Denis Risman, directeur des programmes au Centre pour la perspective européenne, un organisme chargé de promouvoir l'élargissement de l'Union.

M. Risman préfère parier sur un avenir moins sombre. Comme d'autres, il estime que la Slovénie dispose de quelques atouts pour affronter l'épreuve, en particulier sa bonne connaissance de la région, de son histoire, de sa culture. Mais il sait qu'il lui sera difficile de trancher entre les Serbes et les Kosovars sans se brouiller avec les uns ou avec les autres.

La Slovénie, il est vrai, a été montrée du doigt il y a seize ans lorsqu'elle a provoqué la dissolution de l'ancienne Yougoslavie. Elle ne veut pas, selon M. Risman, redevenir "un bouc émissaire". "Nos voisins nous reprochent de les avoir trahis et abandonnés en 1991", explique Irena Brinar, professeur à l'université de Ljubljana. La Slovénie agira donc avec prudence. Elle tentera d'obtenir des Kosovars qu'ils retardent le plus longtemps possible leur déclaration d'indépendance. Pour le reste, ce sera à l'ensemble de l'Union de prendre ses responsabilités.

Parallèlement, Ljubljana entend accélérer les négociations avec les Etats des Balkans. "La question du Kosovo ne doit pas prendre en otage le processus d'adhésion", affirme un diplomate français. Le ministre des affaires étrangères, Dimitrij Rupel, souhaite, en particulier, que la Serbie obtienne aussi rapidement que possible le statut de pays candidat. Mais cette question, dit-il, doit être traitée indépendamment de celle du Kosovo.

Quelle sera la marque laissée dans six mois par la présidence slovène ? "La situation dans les Balkans dominera l'agenda européen, admet M. Lenarcic. La meilleure marque que nous puissions laisser est que nos partenaires disent de nous que nous avons bien travaillé."

 

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