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jeudi, 20 octobre 2011

Pour "Le Midi Libre", Jean-Christophe Parisot, préfet et myopathe, livre ses combats

JCP 1.jpg

LogoMidiLibre1.jpgEn poste à Montpellier, il publie un livre dans lequel il raconte son chemin atypique au service de l'Etat. Rencontre.

Canal Plus, France 5, Le Figaro... les médias se l'arrachent. Et chaque fois, la même émotion. Il y a quinze jours, face à cet invité hors norme coincé entre le président des jeunes de l'UMP et le rappeur la Fouine, Ardisson, vieux briscard de l'information, a pleuré. Difficile de rester insensible à l'histoire de Jean-Christophe Parisot, 44 ans, myopathe, sous-préfet chargé de mission à la cohésion sociale et à l'égalité des chances pour le Languedoc-Roussillon, premier tétraplégique à cette fonction, premier étudiant handicapé reçu à Science Po, candidat deux fois à la présidentielle, militant infatigable pour l'accès des handicapés à l'éducation, auteur d'une émouvante biographie parue il y a quelques jours, Préfet des autres.

"Je n'ai pas vocation à incarner une figure symbolique du malheur humain"

Toute une vie condensée en moins de 200 pages qui le ramène sur le devant de la scène. Loin de son minuscule bureau niché au troisième étage de la préfecture et du terrain qu'il aime arpenter. Un jour avec des détenus, un autre dans une école gitane des Pyrénées-Orientales. Jean-Christophe Parisot se voit comme "un passeur entre le terrain et la bureaucratie". Un exemple, pas une icône : "Je n'ai pas vocation à incarner une figure symbolique du malheur humain", écrit-il dans son livre.

La voix toujours posée malgré l'assistance respiratoire, il raconte : "Je voudrais que mon expérience puisse servir. Si j'y suis arrivé, c'est que c'est possible. Mon histoire est une véritable aventure humaine, avec des personnages réels. Je ne pouvais pas la garder pour moi. Trop de personnes ont baissé les bras, la morosité n'est pas une fatalité. A terme, il y a toujours une solution." Il veut "changer le regard des personnes handicapées sur elles-mêmes, changer le regard des valides qui ne saisissent pas toujours l'enjeu de l'intégration".

Servir l'Etat, le secret de son bonheur

Ce préfet est où on ne l'attend pas. "On imagine la personne handicapée allocataire d'une pension d'invalidité, on ne la voit pas diriger une réunion de travail de soixante personnes." Servir l'Etat, il en est fier, c'est le "secret de son bonheur". La continuité d'une histoire, l'héritage d'un grand-père mort en déportation. Il porte son prénom et son nom, sa chevalière à la main gauche.

Son engagement est aussi le fruit d'une autre tragédie, comment faire avec un corps qui lâche, la myopathie qui gagne. Jean-Christophe Parisot se souvient de cette nuit à l'hôpital Necker, quand il s'est mis à chanter pour réconforter quinze gamins affolés. "J'étais le plus âgé, j'ai compris que j'étais responsable vis-à-vis de ces enfants ." Lui en a désormais quatre, et c'est pour son épouse, originaire d'Alès, qu'il a demandé sa mutation.

Il ne le regrette pas : "C'est une chance de vivre en Languedoc-Roussillon. La diversité de la région est une aubaine pour tester la capacité à recréer du lien, du souffle, du vivre ensemble. Je ne suis pas un utopiste, mes solutions sont très réalistes", conclut ce pragmatique qui, enfant, se rêvait marin. Le rêve s'est réalisé : "Le jour où j'ai essayé mon uniforme de préfet, j'ai compris que c'est sur terre que je piloterai un bateau."

"RACONTER L'IRRACONTABLE"

Comment "raconter l'irracontable", un parcours brillant jalonné de "périodes épouvantables" ? Jean-Christophe Parisot s'y essaye dans Préfet des autres (éd. Desclée de Brouwer, 15 ?), préfacé par Xavier Bertrand, où il mêle vie publique et vie privée. Côté privé, son couple avec Katia, rencontrée à 16 ans. Elle a eu "peur que son amour ne soit que de la pitié". Lui a "tout de suite su qu'elle serait un jour (son) épouse". "Pourquoi tu n'as pas choisi un papa debout ?" l'interroge un jour un de ses fils.

Dans Préfet des autres, on suit aussi l'homme public, "nègre d'un ministre", qui a écrit 6 000 discours pour Gilles de Robien, Jean-Christophe Parisot relate encore ses candidatures aux présidentielles de 2002 et 2007, ses rendez-vous à l'Elysée... Xavier Bertrand salue "la leçon de courage" et la "résistance aux conformismes de tout bord" : "Jean-Christophe Parisot trace une route citoyenne".

 

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