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vendredi, 07 mai 2010

Dominique Strauss-Kahn : Paris et Berlin non menacés par la crise grecque

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La crise financière que traverse la Grèce comporte un risque de contagion. Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), reconnaît dans un entretien publié mercredi par Le Parisien qu'il y a "toujours des risques". Mais, précise-t-il aussitôt, "il n'y a pas de risque réel pour la France, ni pour l'Allemagne ou les grands pays européens".

Alors que la crainte d'une extension de la crise grecque à l'Espagne et au Portugal fait chuter l'euro, Dominique Strauss-Kahn souligne la nécessité de "réussir à éviter la contagion" en Europe. Selon lui, "le plan grec a été dimensionné aussi pour cela. Il faut cependant que chacun reste extrêmement vigilant", ajoute l'ancien ministre français de l'Économie, qui présidera dimanche une réunion du FMI sur la Grèce.

Le ministre français du Budget, François Baroin, a estimé mercredi sur Canal+ qu'il était "amoral, injuste et absurde" de spéculer sur l'Espagne et le Portugal, dont la situation ne peut, selon lui, être comparée à celle de la Grèce. Un avis partagé par Michel Barnier, commissaire européen au Marché intérieur. "L'Espagne fait des efforts, comme le Portugal et d'autres pays doivent le faire pour maîtriser leurs dépenses, redresser leurs finances publiques", a-t-il dit sur France 2.

D'autres dirigeants, comme le ministre des Finances finlandais Jyrki Katainen, se sont montrés plus inquiets quant aux risques de contagion. "Nos économies sont tellement liées que le risque d'extension des problèmes d'un pays à un autre est très grand", a-t-il déclaré à la chaîne MTV3.

 

"Je comprends la colère de la population grecque"

 

Athènes a reçu le week-end dernier un programme d'aide de 110 milliards d'euros sur trois ans de la part des pays de la zone euro en échange de la promesse d'engager une cure d'austérité draconienne. Une grève générale a été décrétée mercredi en Grèce, où salariés, étudiants et retraités défileront jusqu'au Parlement pour protester contre le plan d'économie de 30 milliards d'euros décidé par leur gouvernement.

Dominique Strauss-Kahn dit comprendre l'émotion de l'opinion. "Je comprends tout à fait la colère de la population grecque, son incompréhension devant l'ampleur de la catastrophe économique, je mesure les sacrifices qui sont nécessaires", dit-il. "Mais il faut qu'ils comprennent que les Européens et le FMI viennent là pour les aider, à la demande de leur gouvernement", ajoute-t-il. "S'ils ne le faisaient pas, la situation serait infiniment plus dramatique encore."

Le directeur du FMI estime que les Européens auraient pu prêter de l'argent à un taux plus intéressant pour la Grèce. "Je trouve en effet que le taux auquel les Européens prêtent aurait pu être égal à celui du FMI qui est plus faible d'un demi-point", dit-il. "Je pense qu'on aurait pu faire un effort plus grand car moins on prête cher, mieux on aide les Grecs." Un argument repoussé par François Baroin. "On est à 5 % à taux fixe le FMI est à 3,75 % à taux variable, donc globalement c'est à peu près la même chose", a-t-il fait valoir. L'éventualité d'une sortie de la Grèce, ou de tout autre pays, de la zone euro est impensable pour Dominique Strauss-Kahn car "cela pourrait être la fin de l'euro", affirme-t-il. Mais, pour assurer la stabilité de la zone euro, il faut assurer "une meilleure coordination des politiques économiques". "On voit aujourd'hui l'urgente nécessité de ce fameux gouvernement économique, que beaucoup réclament et sans lequel l'euro ne sera pas vraiment terminé", explique le directeur général du FMI.

 

(Source : Le Point).

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