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mercredi, 14 avril 2010

Morin souhaite rassembler «la diaspora centriste»

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Lors de son conseil national, le Nouveau Centre a appelé à une union des «centres» en vue de la présidentielle.

«Il existe autant de centrismes qu'il y a de centristes. Après tout, nous sommes tous au centre de quelque chose!, plaisante un élu du Nouveau Centre. Pas étonnant que personne n'y comprenne rien.» Pour ajouter à l'hermétisme, le Nouveau Centre avait choisi de tenir son conseil national à l'espace Saint-Martin. Avec sa librairie ésotérique voisine, son sphinx au pied des escaliers et la devise delphique «connais-toi, toi-même» surplombant les marches, l'endroit rappelle les hautes heures des sociétés secrètes.

Samedi, les «conspirateurs» du Nouveau Centre étaient 250 à avoir fait le déplacement à l'invitation du président du parti, Hervé Morin: ministres de la famille centriste, comme Anne-Marie Idrac ou Valérie Létard, parlementaires mais aussi plusieurs des 78 conseillers régionaux élus le mois dernier. Envisagée il y a quelques jours encore comme une grande réunion des familles du centre, à laquelle auraient pu se joindre Jean Arthuis et ses amis de l'Alliance centriste, la réunion ne s'est finalement déroulée qu'entre néocentristes, insuffisante pour garantir un message univoque, notamment à propos de la présidentielle de 2012. Une nouvelle fois, Morin a appelé au «rassemblement de la diaspora centriste» sans «exclure qui que ce soit».

L'un des plus chauds partisans d'une candidature centriste à l'Élysée reste le président exécutif du parti, Jean-Christophe Lagarde. «Pourquoi ne pas présenter un candidat du centre et du centre droit? Il y en a toujours eu depuis 1965, a expliqué le député maire du Raincy. Deux candidats, ça n'a jamais empêché de gagner!» «Nous avons besoin d'un candidat pour représenter nos valeurs, besoin de redevenir nous-mêmes», a-t-il poursuivi dans un discours très va-t-en guerre. Loin de la tribune, l'homme explique «qu'avec l'élection de Nicolas Sarkozy, la France en a fini de ces candidats à l'Élysée qui se présente trois fois pour se faire un nom et une quatrième fois pour être élu». «Un président de la République peut maintenant émerger de nulle part en deux ans», annonce-t-il, en cachant de moins en moins bien sa propre ambition.

Jean-Christophe Lagarde et ses amis franciliens étaient déjà à la pointe d'une stratégie de listes autonomes pour les régionales. Ils avaient réussi à contraindre Hervé Morin, au milieu des délicates négociations avec l'UMP, à imposer qu'en cas de listes centristes autonomes, celles-ci auraient dû être généralisées à tout l'Hexagone. Y compris en Haute-Normandie où le ministre de la Défense se serait alors opposé à son collègue UMP de l'Agriculture Bruno Le Maire… Finalement, le Nouveau Centre s'est rangé sous la bannière des listes uniques de la majorité pour les régionales. Comme il l'avait fait aux européennes l'an dernier et très largement aux municipales de 2008.

Pourquoi, dès lors, y aurait-il un candidat centriste à l'Élysée en 2012, alors même que Nicolas Sarkozy a fait comprendre qu'il ne le voulait pas? La réponse n'est pas vraiment venue samedi du candidat le plus naturel, Hervé Morin. Il a certes rappelé l'héritage que revendique son parti: celui du centre et de l'UDF qui a conduit Jean Lecanuet, Valéry Giscard d'Estaing et Raymond Barre à concourir dans la compétition élyséenne. «1995, c'est le début de la mort», a-t-il ajouté. Démarche mortifère qui conduira aux candidatures ennemies d'Alain Madelin et François Bayrou en 2002, puis à celle «d'opposition» de Bayrou en 2007.

Tout cela, Morin n'en veut plus: «Nous sommes dans la majorité, a-t-il expliqué. Tout ce qui a été engagé est utile, nous ne devons avoir aucun regret.» La marge de manœuvre est donc étroite pour 2012. «Nous ne porterons pas une candidature d'opposition. C'est ce qui nous différencie de Dominique de Villepin ou François Bayrou, assure le ministre. Nous voulons porter notre propre projet.»

Interrogé peu de temps avant le conseil national, Morin concédait mollement: «Tout le monde convient qu'il faudra un candidat à la présidentielle de 2012.» Mais ajoutait aussitôt que la reconstruction en cours du centre «nous porte jusqu'en 2017» et que d'ici là au moins, «les valeurs qui sont les nôtres mènent clairement à un accord avec un parti de droite». Un accord ou une autorisation?

 

(Source : Le Figaro).

07:45 Publié dans UDI | Lien permanent | Commentaires (0)

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