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vendredi, 06 novembre 2009

Politique Commune des Pêches : quels nouveaux objectifs pour 2013 ?

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L’association Aglia a organisé un séminaire le 14 septembre dernier à Rochefort-sur-Mer (17) au travers duquel des chercheurs, issus de l’Université ou d’instituts et de centres de recherche, ont débattu sur les enjeux de la future Politique Commune des Pêches. Interview de son secrétaire général, François Foucaud.

 

Le Taurillon : Qu’est-ce que l’Aglia et pourquoi avoir organisé ce débat avec les scientifique sur la future Politique Commune des Pêches (PCP) ?

François Foucaud : L’Aglia est l’Association du grand Littoral Atlantique. Nous rassemblons les quatre Régions de l’ouest de la France (de la Bretagne à l’Aquitaine) et les organisations professionnelles de la pêche et des cultures marines (producteurs de moules et d’huitres) de ces quatre régions.

Nous avons voulu organiser un débat entre scientifiques et pêcheurs pour participer à la concertation proposée par la Commission européenne pour discuter de l’avenir de la Politique Européenne de la Pêche.

Cette politique va être revue en 2013, et dès aujourd’hui, il nous semble intéressant d’essayer de prévoir ce que pourront être les nouveaux objectifs à atteindre et les nouvelles mesures à prendre, notamment dans une optique de poursuite durable de ces activités.

Le Taurillon : La question de l’amélioration de la gestion des pêcheries est au coeur du débat européen, quelles sont les positions des scientifiques français en la matière ?

François Foucaud : La politique européenne des pêches vise à permettre la poursuite de l’activité de pêche tout en préservant les stocks de poisson, c’est ce qu’on appelle la gestion des pêcheries. Cette gestion est menée en limitant les quantités que peuvent pêcher les professionnels (politique des quotas), en limitant éventuellement le nombre de jours de pêche ou en obligeant les pêcheurs à utiliser des engins de pêche respectant des normes techniques particulières (maillage des filets par exemple).

Pour l’avenir, les scientifiques, pour optimiser la gestion des pêcheries, recommandent de diminuer la pêche sur la plupart des espèces. L’objectif est d’arriver à obtenir des stocks de poissons plus fournis et à terme de pouvoir pêcher plus facilement des quantités de poissons aussi importantes voir plus importantes qu’aujourd’hui.

Le Taurillon : En ce qui concerne la question des « droits à produire », on parle beaucoup des Quotas Individuels Transférables (QIT), est-ce un outil d’avenir ?

François Foucaud : Aujourd’hui, les pêcheurs disposent de quotas de pêche qui déterminent, par groupe de bateaux, par espèce et par zone de pêche des quantités maximales à pécher. Ces quotas sont gérés collectivement par des Organisations de Producteurs.

Ces quotas collectifs peuvent avoir des effets pervers, entrainant parfois une « course au poisson » de la part des pêcheurs qui ont parfois intérêt à pécher le plus rapidement possible un maximum de poissons avant que le quota soit atteint par l’ensemble d’une flottille. Le passage à un système de Quotas Individuels pourrait permettre de mieux gérer la pêche au long de l’année et d’améliorer la gestion des entreprises de pêche. En revanche un tel système peut avoir des effets négatifs car la possibilité pour les pêcheurs de vendre ces droits de pêche pourrait entrainer une concentration du secteur et la disparition de nombreux petits bateaux

Le Taurillon : La future PCP prévoit d’améliorer la « gouvernance » et notamment de gérer au plus près des réalités du terrain. Comment cela pourra concrètement être mis en œuvre ?

François Foucaud : La politique européenne des pêches est l’une des plus intégrée au niveau européen. La plupart des règlements qui sont applicables à ce secteur sont décidés à Bruxelles. Or une bonne gestion doit pouvoir tenir compte des spécificités régionales. La Commission européenne propose ainsi que puissent être mis en place des instances de gestion à l’échelle des grandes régions maritimes. Pour la façade atlantique, on pourrait imaginer de décentraliser cette gestion pour la grande Région maritime allant de la Bretagne au sud du Portugal.

Le Taurillon : Les professionnels de la pêche se retrouvent-ils dans ces nouvelles perspectives ?

François Foucaud : Les pêcheurs sont inquiets par certaines propositions de la Commission européenne. Ils regrettent notamment que les efforts d’encadrement de la pêche réalisés au niveau régional par les Comité Régionaux des Pêches ne soient pas assez pris en compte, tout comme les bons résultats de mesures de gestion qui font actuellement leurs preuves pour préserver les stocks de poissons. Ils souhaiteraient que se mette en place une plus forte coopération avec les scientifiques.

 

(Source : Le Taurillon. Propos recueillis par Fabien Cazeneuve).

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