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samedi, 13 septembre 2008

La détermination sans faille du sous-préfet handicapé (article paru dans Le Figaro)

Premier tétraplégique à avoir intégré Sciences Po, Jean-Christophe Parisot veut voir des handicapés au sommet de l'État.

 

 

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Il fait sienne la devise de Gambetta : «L'avenir n'est interdit à personne.» À 41 ans, Jean-Christophe Parisot, tétraplégique et myopathe, vient de voir cet «avenir» improbable réalisé. Depuis le 1er septembre, il est le premier sous-préfet en fauteuil roulant. Nommé secrétaire général de la préfecture du Lot, il a pris ses fonctions à Cahors en début de semaine, près d'un an après avoir été reçu par Claude Guéant, secrétaire général de l'Élysée. Une nomination symbolique dans un pays où les handicapés semblent tenus à distance des hautes fonctions.

Loin de refuser le symbole même s'il est «préfet avant d'être handicapé»  , Jean-Christophe Parisot espère le mettre à profit. «Il faut prendre l'habitude de voir un handicapé dans un uniforme brodé de feuilles de chêne. Cette image doit devenir banale», plaide-t-il. Comme un fait exprès, c'est la ville natale de Gambetta qui abrite désormais sa carrière. Mais si le célèbre orateur de la gauche républicaine a pu l'inspirer, c'est dans la sphère familiale que Jean-Christophe Parisot se trouve un héros. «J'ai une admiration absolue pour mon grand-père, résistant, déporté et mort au camp de Neuengamme. J'ai hérité de son prénom, Jean. Pour moi, il est un modèle de don à l'autre, de sens du sacrifice pour la France», confie d'une voix grave le haut fonctionnaire. Un modèle assez puissant pour lui donner envie de bousculer le destin.

 

Candidat aux élections présidentielles

 

Après une enfance en région parisienne, entourée de deux sœurs, atteintes comme lui d'une forme rare de myopathie, Jean-Christophe Parisot devient le premier étudiant handicapé reçu à Sciences Po. Suivent plusieurs années d'études pénibles. Bloqué par l'étroitesse des portes à l'entrée des amphithéâtres, il est contraint de suivre ses cours depuis le couloir. «Le jour où j'ai eu mon diplôme, j'ai promis de ne pas m'en servir que pour moi-même», commente le sous-préfet. Faire progresser l'intégration des personnes handicapées devient son leitmotiv.

Jeune diplômé, c'est grâce à sa plume que Jean-Christophe Parisot s'est fait repérer. Gilles de Robien, alors maire d'Amiens, s'enthousiasme pour son essai Les Damnés de l'Élysée  et lui donne son premier emploi. Pendant une dizaine d'années, il ne lui écrira pas moins de 6 000 discours. Administrateur territorial, conseiller technique, docteur en sciences politiques… Jean-Christophe Parisot est monté en puissance jusqu'à prendre le poste de délégué ministériel chargé de l'emploi et de l'intégration des personnes handicapées en 2007. Pour Valérie Pécresse, qui a travaillé sur ce dossier avec lui, «de telles personnalités sont de nature à changer les choses». Rien ne semble en effet arrêter cet homme qui s'est déclaré candidat aux élections présidentielles de 2002 et de 2007 sous l'étiquette du collectif des démocrates handicapés, dont il est cofondateur.

Sa détermination inaltérable qui a peut-être ses sources dans la foi profonde que lui ont transmise ses parents. «Habitué à ouvrir des brèches» et à ne rien vivre à moitié, Jean-Christophe Parisot est aussi devenu à 35 ans le plus jeune diacre permanent de France, ordonné pour le diocèse d'Amiens. «La foi est un compagnon de route qui ne m'abandonne jamais», dit-il. Elle ne jouera aucun rôle dans ses nouvelles fonctions, promet-il également.

Depuis la trachéotomie qu'il a subie en 2005, Jean-Christophe Parisot dit savourer chaque seconde. Pour lui, toutes sont précieuses. Pour faire progresser ses convictions, pour profiter de sa femme, rencontrée sur les bancs du lycée, et de ses enfants, trois garçons et une fille âgés de 8 à 17 ans. «Une famille rayonnante», selon son amie Brigitte Fourré, députée européenne (Nouveau Centre) . Derrière cette endurance sans faille, les proches de Jean-Christophe Parisot entrevoient aussi des douleurs voilées. «En apparence, rien ne laisse deviner la violence de ses combats intérieurs et les souffrances qu'il endure. Et il ne faut pas oublier que sa vie demande une organisation de tous les instants», raconte Brigitte Fourré.

 

 

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08:00 Publié dans France | Lien permanent | Commentaires (0)

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