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vendredi, 19 novembre 2010

Laurent Wauquiez, nouveau Ministre des Affaires européennes

y452nnd0.jpgNommé à la place de Pierre Lellouche, il devra recoller les morceaux avec Bruxelles. Contrairement à ces prédécesseurs, Laurent Wauquiez devient ministre, et non pas secrétaire d’Etat.

Quatre ministres en trois ans et demi. Laurent Wauquiez est devenu, dimanche 14 novembre, le nouveau ministre des Affaires européennes. Après Jean-Pierre Jouyet et Bruno Le Maire, exit Pierre Lellouche, qui devient secrétaire d’Etat en charge du Commerce extérieur.

Normalien agrégé d’histoire, Laurent Wauquiez est sorti premier de l’Ena. Son lien avec l’Europe est indirect. Il a en effet commencé en politique en inscrivant ses pas dans ceux de Jacques Barrot, alors ministre des Affaires sociales. Trois ans après leur rencontre, Laurent Wauquiez devient suppléant de son mentor lors des élections législative de 2002. Deux ans plus tard, lorsque le premier part à Bruxelles pour entrer à la Commission européenne, Wauquiez est élu député. A 29 ans, il est alors le benjamin de l’Assemblée nationale.

Polémique

A son arrivée à l’Elysée, Nicolas Sarkozy le nomme porte-parole du gouvernement. Au lendemain des élections municipales de mars 2008, où il gagne la mairie du Puy-en-Velay, il est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’Emploi. 

Au deuxième semestre 2008, il a profité de la présidence française pour organiser une réunion ministérielle sur le thème de l’Emploi des séniors. 

A la tête d’un club de réflexion baptisé « la droite sociale », il veut redonner une place aux classes moyennes dans les politiques publiques. En juillet 2010, alors secrétaire d’Etat à l’Emploi, Laurent Wauquiez s'est trouvé au centre d’une polémique à propos de son micro-parti, Nouvel Oxygène. M. Wauquiez avait profité d’un déplacement à Londres pour rencontrer les banquiers français de la City. Il leur avait alors demandé un soutien financier pour son mouvement. «Certains, rancuniers, ont refusé leur aide, estimant que le président a trop maltraité les banquiers. D'autres ont signé un chèque à l'ordre de Nouvel Oxygène», précisait alors Le Point, qui avait révélé l’affaire.

Laurent Wauquiez aura un rôle important pour la campagne de l'élection présidentielle de 2012. Avec la nouvelle ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, il est en charge de l’élaboration du projet de l’UMP pour la prochaine élection présidentielle de 2012. 

« Nouveau challenge »

Contrairement à ces prédécesseurs, Laurent Wauquiez devient ministre, et non pas secrétaire d’Etat. Néanmoins, il est toujours sous la tutelle du ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie.

«[C’]est une belle promotion et un super challenge», a-t-il affirmé au journal Le Progrès, après avoir appris sa nomination. «Je suis fier pour la Haute-Loire car nos départements ont besoin de l'Europe. Je resterai un élu de terrain au service de la Haute-Loire pour une Europe de terrain. Car l'Europe ne doit pas être déconnectée du terrain.»

Après sa nomination, le nouveau ministre a également réagi sur son compte Twitter «Nouveau et gros challenge : après l'emploi, l'Europe. Et si les 2 étaient liés ?», a-t-il écrit dans la soirée. Au delà- des dossiers de fond, le défi est de taille car le ministre n’arrive pas en terrain conquis à Bruxelles. Depuis quelques mois, les relations entre la Commission européenne et le ministère des Affaires européennes sont très mauvaises. La polémique liée au traitement des Roms en France a fait couler beaucoup d’encre et laissé des traces. Y compris au Parlement européen. 

Recoller les morceaux

Les rapports entre bon nombre de députés européens français, notamment UMP, et l’ancien secrétaire d’Etat étaient si détéstables que certains d’entre eux auraient tout fait pour obtenir son départ. Laurent Wauquiez pourrait donc avoir à recoller les morceaux. 

Reste que le dossier de l’intégration des minorités Roms en Europe n’est pas clos. La Hongrie, qui présidera le Conseil de l’UE à partir du 1er janvier 2011, en a fait une priorité de sa présidence. 

D’autres dossiers chauds attendent le nouveau ministre. Il prend la tête des Affaires européennes à Paris en pleine négociation sur le renforcement de la coordination des politiques budgétaires de l’UE. Après la crise de la dette souveraine connue par la Grèce, qui touche aujourd’hui l’Irlande et le Portugal, les Etats réfléchissent à la mise en place de sanctions pour les pays qui ne respecteraient pas les critères prévus par le pacte de stabilité.

Modifier le traité

La révision du traité de Lisbonne voulue par l’Allemagne, pour péreniser le système de sauvetage de la zone euro est au cœur des débats. Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, doit faire des propositions sur le sujet en décembre. Or, les Etats ne sont aujourd’hui pas tous d’accord sur la façon dont le traité pourrait être modifié. 

Dans les deux ans à venir, le nouveau ministre sera enfin confronté aux grandes négociations sur les perspectives financières de l’UE pour 2014-2020. En pleine sortie de crise, et alors que tous les Etats membres connaissent des politiques de restriction budgétaires drastiques, l’augmentation du budget européen semble plus qu’incertaine.

La Commission a fait des propositions pour développer des ressources, différentes des contributions actuelles des Etats. Mais l’Allemagne, notamment, s’est déjà dite opposée à la mise en place de tout impôt européen. L’avenir de la politique agricole commune, si important pour la France, et de la politique régionale seront également des questions-clés.

 

(Source : Clémentine Forissier et Loup Besmond de Senneville, Euractiv.fr).

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